Kommentar |
Dans son discours de réception du Prix Nobel de la paix en 2018, le médecin congolais Denis Mukwege, surnommé le « réparateur des femmes » pour ses interventions sur les femmes, fillettes et nouveau-nées violées au Kivu, a fermement dénoncé la lenteur des dossiers à sortir des tiroirs de l’ONU. Le pays, convoité par les puissances étrangères et les consortiums pour ses considérables ressources, a également fait l’objet de plusieurs rapports d’Amnesty International sur la répression à l’encontre des défenseurs des droits humains, dont Dominique Munongo Inamizi, fondatrice du Centre de développement pour la femme (CDF), aujourd’hui femme politique, et le président de « La voix des sans voix » (VSV) Floribert Chebeya Bahizire assassiné le 2 juin 2010 à Kinshasa. Au-delà des grandes figures de la lutte pour la défense des droits humains en RDC, nous ne manquerons pas d’interroger, avec les écrivains, artistes et intellectuels congolais, l’activisme humanitaire d’un grand nombre d’ONG pour leur propension à entretenir un business familial au service du gouvernement, ainsi que, comme le pointe notamment Gertrude Mianda, le féminisme transnational, financé par les ambassades, pour sa tendance à reproduire les structures du « capitalisme racial ». |