Kommentar |
Le roman judiciaire (legal novels), apparu aux États-Unis au début du XXe siècle, a donné lieu à un mouvement ‘droit et littérature’ qui n’a trouvé son essor en Europe qu’à partir des années 1980-90. Parmi les précurseurs, on trouve des écrivains-juristes belges tels que Charles Bertin et Pierre Mertens s’interrogeant dans leurs romans sur la compatibilité entre droit et justice après la Shoah, tandis que, sous d’autres latitudes, des écrivains tels que Guy Menga, Bernard Dadié, Mongo Beti et Sylvain Bemba s’emparaient du motif de la justice en Afrique. Héritier de Mongo Beti, Patrice Nganang questionnera ensuite, à partir des États-Unis, le rôle de la littérature africaine face aux génocides. Il sera intéressant de voir ce qu’il en chez l’écrivain-juriste Blaise Ndala qui invite, depuis Ottawa, à dépasser l’exotisme de la violence et les mots-prisons, dont celui de génocide, susceptibles de voiler des réalités plus complexes. Et les écrivains eux-mêmes en procès ? Les littératures francophones contemporaines offrent plusieurs cas de figure liés à des scandales exemplaires. |