Kommentar |
Les enfants de la postcolonie échappent difficilement aux déterminations d’ordre ontologique (Lydie Moudileno) ainsi qu’aux assignations à signification (Romuald Fonkoua) les reliant à leurs origines plutôt qu’à la littérature par eux pourtant considérée comme leur vraie patrie. Pour contourner ce qu’il appelle le préjugé géographique, Dany Laferrière a ainsi veillé à faire de lui-même une cible mobile, allant jusqu’à se proclamer écrivain japonais. Pour Jean Bofane, il s’agira plutôt de se dire écrivain belge de rationalité congolaise, tandis que Patrice Nganang cherchera à résoudre l’impasse postcoloniale en invitant à écrire sans la France. La littérature étant un métier à métisser (René Depestre) qui implique aussi une négociation avec les non-lieux traversés dans la création, nous étudierons la localité paradoxale (Dominique Maingueneau) à l’œuvre dans les écritures africaines et américaines de la paratopie. |